Where Is My Mind ? – 2

7/10/2013

Voilà un peu plus de 3 mois que nous avons quitté le territoire français. Le moral est toujours au beau fixe ! La lassitude ne nous a pas donné rendez-vous et nous croquons les découvertes. Il faut dire que, depuis notre départ, aucun épisode ne se ressemble ! Nos objectifs se fixent d’eux même dans le voyage et sont changeants : découverte de cultures multicolores, partage de la vie avec les locaux, sur les traces historiques et géopolitiques d’une nation, ou activité physique intense. Ces activités nous permettent de profiter d’une nature vaste tout en prenant le temps de réfléchir : à ce qu’on voit, à qui on rencontre, à soi, sa vie, son avancement.

Impossible donc de s’ennuyer !

Le regret du moment est à l’assistanat dont nous faisons preuve : guides, chauffeurs ; et que nous n’avions pas anticipé. D’une part, notre budget ne peut qu’en pâtir, et d’autre part, ce n’était pas le concept premier de notre voyage. Il nous faut redresser la barre et quitter ce côté, certes rassurant, pour aller plus au contact des gens et vivre une vraie expérience d’immersion (quitte à faire moins de visites culturelles). C’est l’Asie du sud-est qui nous permettra peut-être de réaliser cet objectif.

Nous n’avons finalement pas de fil rouge (fil conducteur, qui d’après quelques voyageurs est essentiel pour continuer d’avancer dans un voyage aussi long), pour le moment, nous n’en ressentons pas le besoin. Nous sommes deux et nous nous équilibrons l’un avec l’autre.

Nous gardons notre esprit connecté à la réalité : Romain se sent toujours en « vacances » et ne réalise pas être parti pour un an. Les détails du retour me questionnent toujours, et me questionneront jusqu’à la fin (trouver le boulot idéal). C’est comme ça.
Oui, sans que ce soit problématique, nous pensons beaucoup au retour : cela ne nous empêche pas de profiter de notre voyage. Au contraire. Le voyage nous permet de prendre le temps de réfléchir, nous apporte de nombreuses richesses, pour définir ce que nous avons envie de construire en rentrant. Il s’agit bien de construction, du concret. Il faut bien s’y mettre un jour J

Nous restons aussi connectés grâce à l’écriture :
– dans le journal de bord quotidien, parfois bien fastidieux à tenir à jour, nous nous créons nos souvenirs de voyage. Je scrap-book, et quand un carnet se termine, nous admirons notre œuvre, assez fiers, avant de la renvoyer en France.
– la réécriture « organisée » du journal de bord dans le blog nous permet, à notre sens, de prendre le recul nécessaire sur ce que nous vivons, de faire parler le flot d’informations que l’on reçoit en terres inconnues (et, bien sûr, de vous faire partager notre aventure !). Elle reste un point majeur dans mon développement personnel. C’est peut être mon fil rouge ?

Jusqu’à présent, notre voyage sur le long terme fait ressortir deux détails curieux J
– Notre sens de l’odorat s’est-il développé ? Sommes-nous si aseptisés en France ?
Entre les odeurs de fleurs, de cuisine, d’encens, de terre, de feu, d’essence, de pollution, de poubelle…ce sens est extrêmement sollicité ! C’est une sensation que nous aimerions vous faire passer !
– Et puis, il y a les souvenirs. Les souvenirs qui reviennent brusquement en mémoire. Par exemple, via une odeur (voir point ci-dessus) d’herbe fraichement coupée, qui me transporte d’un coup à Chaudenay. Ou simplement, comme ça, en marchant, en observant, un souvenir enfoui se rappelle à toi. Des petites, petites choses, mais dont je me souviens pour la première fois, parce qu’enfin, j’ai le temps de m’en souvenir (!) et c’est drôlement chouette. On pense beaucoup à vous, famille et amis.

About Marie Dallery