Baïkal

Camp de base, Irkoutsk (2j) : préparation du voyage au bord du lac Baikal.

Nous sommes arrivés à Irkoutsk le 14 juillet, après notre long trajet en train. Cette ville d’environ 600 000 habitants se situe au bord de l’Angara qui se jette dans le lac quelques 70 km plus loin. Elle sera donc notre camp de base pendant 2 jours afin de préparer nos excursions sur les rives du lac Baïkal. Nous sommes dans une petite auberge, pas très grande, mais suffisante : c’est apparemment une auberge franco-chinoise (je veux dire par là qu’on y retrouve ici énormément de français et de chinois !)

Historiquement, la ville est un centre marchand et administratif très important qui expédie fourrures et ivoires en Mongolie, Tibet et Chine en échange de soie et de thé. Elle est aujourd’hui considérée en quelque sorte comme la capitale de la Sibérie orientale, et reste un centre industriel et scientifique majeur. Le trafic est donc très important sur les extérieurs de la ville et quand nous nous sommes éloignés pour visiter le monastère Znamensky (qui n’en valait pas vraiment le coup), nous avons eu quelques difficultés à traverser les 4 voies !!! Aucun dommage à répertorier pour autant!

Le centre de la ville est plutôt sympa, des efforts ont été portés pour les touristes afin d’ajouter quelques explications culturelles en anglais. Les bords de l’eau sont agréables et les églises toujours aussi nombreuses. Le quartier du marché chinois est assez chouette, un peu bordélique, fait de bric et de broc, et on y a bien mangé, dans une sorte de cantine russe.

Nous préparons notre première excursion sur l’ile d’Olkhon, et notre arrêt à Listvianka par la suite.

 

 Ile d’Olkhon, Kouzhir (3j) : dépaysement total, nature, le lac à perte de vue.

Nous prenons une marshroutkha pour rejoindre l’ile depuis Irkoustk. 7h de trajet, 300 km : ça nous semble un peu surestimé, mais on a finalement compris pourquoi :

–          On passe prendre des clients pour remplir le bus dans toute la ville…

–          Étant complet et trop chargé, nous nous arrêtons au marché chinois pour faire des échanges de personnes avec/sans bagages. Finalement et dans tous les cas, il faut monter tous les bagages sur le toit ! après maintes protestations d’une jeune femme parlant russe, anglais, allemand et au caractère bien trempé (merci !), le chargement sur le toit est sanglé et protégé d’une bâche…ouf !

–          On attend

–          Des petites mamies russes essayent de piquer des places dans les voitures

–          On attend…

–          1h30 plus tard, nous partons ! J

 

Nous nous enfonçons dans la campagne, et faisons un pause-déjeuner 2h plus tard. Les toilettes du restaurant sont au fond du jardin, dans une cabane en bois : un trou dans le sol. Nous allons nous habituer par la suite ! Nous continuons notre périple jusqu’à Sakhyourta pour prendre le ferry et atteindre l’ile : nous attendons bien 1h pour le prendre. Enfin 1h de route chaotique nous permet de rejoindre le seul village important de l’ile, Khoujir (près de 1500 habitants). Nous déposons les gens à droite, à gauche. Pour nous, pas de réservation, nous voulons camper !

Nous trouvons un emplacement via Nikita (l’auberge la plus importante de l’ile) : coincés entre la maison des bénévoles de chez Nikita et une palissade, à côté des toilettes. Pas terrible. Ça fera l’affaire, on fera mieux demain !

Le village est incroyablement dépaysant ! C’est génial, petites maisons de bois, vaches en liberté au milieu du village, chiens errants en meute… Bon, c’est un peu sale…routes cabossées à l’ infini… on comprend finalement pourquoi ils ont tous des 4×4 ! Les habitants sont très accueillants (enfin !! J), non seulement car les touristes sont leur gagne-pain en été, mais aussi par pur plaisir de partager avec nous.

Les rives du lac nous laissent sans voix, peu d’arbres, un peu désertique, le vent qui fait danser les rubans de prières. L’immensité du Baïkal, sans une ride… à perte de vue. Nous sommes sereins. Et ravis de retrouver la nature, intacte.

Le premier soir, nous profitons de la plage, du coucher de soleil. Une petite bière en jouant aux cartes. Juste à côté de nous, le banya russe (sauna) est occupé, par des baigneurs qui se jettent régulièrement dans le lac à 13 degrés !

 

Le premier jour, nous décidons de louer des VTT pour explorer l’ile. Nous partons avec Erwann (un breton évidemmentJ), que nous avons rencontré à Irkoutsk.
Le problème, ici, c’est pour s’orienter. Pas de carte ! Apres s’être bien renseigné, nous partons la fleur au fusil. Et là. Ben on se perd, on galère, 400 m de dénivelé, plus ou moins en poussant le vélo…on se tue à la tâche, on arrive au sommet. Il n’y a plus de chemin. On ne trouve pas le lac intérieur tant convoité. Nous redescendons…tout…tout ce que nous venons de monter ! Pour pique-niquer en bas, avant abandon de Caroline et moi.
Les garçons continuent et recherchent le bon chemin vers le lac intérieur (qui s’avèrera être une mare sans intérêt ; en revanche, il leur aura fait découvrir des paysages superbes en chemin !). Je tiens à préciser, pour les mauvaises langues, que finalement, tout le monde a fini par poser le pied pour grimper. Vous ne pouvez pas imaginer comme les chemins sont chaotiques (et sableux !), ce qui nous complique la tâche !
L’ile est un mélange de taïga et de forêt de pins. On ne croise pas grand monde, un vrai bonheur.

La pluie est de retour, nous ne camperons pas ce soir. Chez Nikita, au dernier moment, elle trouve une chambre pour Caro et une yourte pour Romain et moi : le grand luxe, trop mignon, lavabo à portée de main, et on était tellement content de trouver un lit après cette journée ! Aussi, on est en pension complète, on mange donc des bons petits plats russes et on déjeune le matin bien correctement !

Le deuxième jour, excursion au nord de l’ile, vers le cap Khoboi. Des routes impraticables, à chaque instant, on pense que le mini-bus va verser sur le côté!  Chauffeur et compagnons de route biélorusses super sympas, à midi soupe de poisson (Omoul) cuisiné par le chauffeur sur le feu de camp, au cap, shot de vodka et petits gâteaux au miel largement appréciés par Romain et Caro. Paysages splendides, même si le temps ne suit pas trop…Nous faisons plusieurs arrêts, toutes les heures environ pour observer la cote et les falaises.

Le lendemain, nous repartons pour Listvianka que nous devons rejoindre via Irkoustk.

Ce séjour sur l’ile nous aura permis de rencontrer un peu plus la population russe. Le premier soir, nous avons été invités à une sorte de veillée-feu de camp sur les hauteurs avec vue sur le lac, pour un anniversaire. Sur l’ile, on campe et on fait du feu n’ importe où, tant qu’on respecte la nature et qu’on s’acquitte des 200R (soit 5 euros) pour l’entretien du parc naturel.
Nous avons donc passé un moment chaleureux (voire dangereusement chaleureux car les braises s’envolaient partout !) avec quelques russes et étrangers et leur guitare, en chantant des chansons, en dégustant de la pizza et en buvant…du jus de pêche. Nous avons eu droit à une chanson française : je vous la donne en mille, les champs Élysées.
Nous avons aussi été très bien accueillis par Dacha (propriétaire de la yourte) qui parlant français et anglais couramment a été très sympathique.
En franco-francais, nous retiendrons Erwann, jeune breton, rencontré à Irkoutsk avec qui nous avons partagés de bons moments sur l’ile ! VTT, pique-nique, bières partagées, tarot, etc.

 

Listvianka (1j), la ville haut-de-gamme du Baikal

Listvianka est un petit port de pêche à 70 km au sud d’Irkoutsk. La ville n’est pas très intéressante en soi, si ce n’est pour manger du poisson séché/grillé ou des brochettes de poulet au bord de l’eau. Sinon, ça ressemble un peu à une cité balnéaire cossue. Je suis persuadée que c’est bien plus intéressant en plein hiver, quand tout est gelé car de nombreuses activités sont proposées.
En revanche, nous sommes là pour  marcher. Nous laissons nos sacs à l’auberge écolo dans la montagne (plutôt chouette) et partons prendre le bateau jusqu’à Bolshie Koty (minuscule village de 400 habitants, perdu…). 30 minutes de traversée. Le but est donc de revenir à Listvianka en empruntant 20 km de sentiers tracés par des volontaires (GBT) : Great Baikal Trail, que nous avons croisés sur place !
5h de marche, 1h de pause déjeuner avec une baignade pour Romain et Caro, l’eau est à 13C.

La cote est vraiment magnifique, je pense même avoir aperçu un phoque grâce à mes jumelles. On ne cesse de gagner de la hauteur, c’est époustouflant ! Il ne faut pas avoir le vertige ! Après 3h d’efforts, la randonnée se complique…le sentier devient dangereux, à flanc de falaise…on hésite. Le choix est mince, il faut continuer pour rentrer à Irkoutsk le soir même. Pas toujours rassurés, nous avançons…et ça vaut le détour !! C’est tout simplement superbe ! Apres avoir escaladé et redescendu plusieurs montagnes, nous rejoignons enfin Listvianka, presque dans les temps. Finalement, on ne s’est pas perdu (mais on n’était pas très surs de nous !)
Tout va bien, fatigués, nous récupérons nos sacs à l’auberge et on file à Irkoutsk !1h de trajet.
Maison, 21h30.Ouf !

Ce soir, nous reprenons le transsibérien vers Oulan Bator, pour, mercredi, commencer notre trek à cheval de 9 jours !

 

ANECDOTES :

–          En arrivant sur l’ile, on se fait arrêter par la police, déjà entrain de réaliser un contrôle sur un autre véhicule. Le policier demande les papiers du chauffeur et d’une dame se trouvant dans notre bus…Ils sortent, discutent longuement, contrôlent les papiers, re-discutent…ça dure. On ne comprend rien. Le policier les fait monter tous deux à l’arrière de sa voiture ! Eh !! Et nous ??
Finalement, tout se passe bien. Sans rien comprendre, on devine que nos 2 compagnons viennent d’être sollicités comme ‘témoin’ et doivent simplement contresigner des documents… ? Nous repartons 30 min plus tard…ouf !

–          En rentrant du feu de camp, à 5 min à pied de notre campement…on s’est perdu…Moment assez drôle, lampe de poche complètement inutile ! Le village ne se ressemble pas du tout de jour et de nuit ! (faut dire que la nuit la bas, c’est la nuit, pas de pollution lumineuse !). On finit par retrouver la tente, sans tomber dans le lac, ni même en mettant un pied dans une bouse de vache fraiche !

–          Pour prendre le Ferry, en général, on se met en bout de file en arrivant et on attend son tour, nan ? … Nan. Les deux chauffeurs qui nous ont conduits ont doublé tout le monde !! Quitte à s’attirer des ennuis ! On a failli assister à une bagarre en direct entre chauffeurs ! Tout s’est bien terminé, et nous, nos transferts ont été plus rapides !

–          Retour sur l’ile d’Olkhon. On éclate un pneu. Pas de dégâts. Juste 30 minutes d’attente, le temps de le remplacer. Faut dire qu’ils n’y vont pas de main morte. Ils roulent vite, peu importe l’état de leur véhicule ou de la route !