A-musée-vous sous la pluie d’Uruguay !

Nous faisons un petit saut en Uruguay, depuis Rosario (Argentine). Passage de frontière à 5h du matin, nous ne descendons même pas du bus. Easy.

C’est sous la pluie que nous gagnons le centre de Montevideo pour rejoindre notre « auberge espagnole ». Spacieuse maison traditionnelle, étages, semi-étages, immense verrière (il pleut souvent dans la maison  mais ceci semble intégré comme un fait habituel), salon bibliothèque. Beaucoup de monde, atmosphère conviviale, repas partagés.

Equipés de nos parkas, nous découvrons la place de l’indépendance, architecturalement pensée pour faire le lien entre la vieille ville et les nouveaux quartiers (downtown) en 1837, et son mausolée : tombe d’Artigas, silencieuse et intimidante, qui évoque les principaux combats pour l’indépendance de son pays et proches voisins, investis jusqu’alors par les colonies portugaises, espagnoles, anglaises.

Nous étudions la vie et les œuvres de Torres Garcia, visitons la somptueuse habitation de F. Rivera (1^er président), le théâtre Solis, fierté des habitants de la capitale. Nous poursuivons nos visites, à l’abri plus ou moins de la pluie, avec le musée du gouvernement, le centre culturel Al Pie a la Murella, fondé sur les anciens contreforts de la ville, le Palacio Taranco,  le centre culturel de photographie, et d’autres curiosités.
Comme le musée interactif 3D sur la viande, financé par l’industrie bovine ; pas inintéressant, si on oublie la coquetterie 3D. 4 bovins par habitants. Traçage de la viande. Développement de la filière grâce aux français et l’arrivée du frigo via le commerce europeen. Les exportations.
Le musée du gaucho ou tout sur le cheval (le gaucho est un berger traditionnel sud-américain du 19ème siècle, à cheval évidemment) et de la monnaie (nous faisons ici quelques travaux pratiques : impressions de monnaies anciennes aux pastels, dactylographie).
Le MUHAR qui s’apparente un peu à un dépôt de vieilleries venues d’ici mais surtout d’ailleurs…

Tous ces musées et centres culturels, dont l’intérêt peut être parfois limité, valent pourtant le détour puisque situés au cœur de la ville ancienne de Montevideo dans des bâtiments historiques classés, et restaurés. La ville, bien qu’en partie détruite après l’obtention de l’indépendance (pour effacer les traces de la colonisation et urbaniser), garde beaucoup de charme!

Ces musées, c’est aussi un accès à la culture pour tous, puisqu’ils sont presque tous gratuits !

Malgré le mauvais temps, nous déambulons dans les rues piétonnes, visitons le marché couvert (regardez ces magnifiques steaks et saucisses qui grillent sur le feu!), le marché artisanal, la cathédrale.

Je me trouve même une petite robe printanière en solde (à 7 euros !), avant de courir prendre le bus pour Colonia Del Sacramento, la plus vieille ville du pays.

En arrivant, toujours sous un temps maussade, nous prenons nos quartiers, mangeons notre soupe et allons nous promener de nuit dans la petite ville romantique.

Le lendemain, nous achetons un billet combiné pour visiter les petits musées disséminés dans la ville : vie quotidienne, azulejos (faïence bleue), cultures indigènes, musées historiques portugais et espagnol : nous faisons le tour en 2h.

Nous nous promenons dans les ruelles pavées, au bord de l’eau, à travers les vieilles pierres chargées d’histoire.  Les vieilles voitures de collection et les restaurants authentiques ajoutent au charme de Colonia.

L’estuaire du Rio de la Plata (fleuve d’argent) est marron, les bateaux faisant la liaison avec Buenos Aires fument noir…ça ne donne pas tellement envie de se baigner, en revanche, les pécheurs font de belles prises sur la jetée.
Nous grimpons aussi au sommet du phare pour admirer la vue.

Avec notre petit budget, nous préférons le camion aux innombrables restos du coin : on y mange bien, puis on digère au parc, en écrivant quelques cartes postales et en lisant.

En fin de journée, nous prenons le ferry pour rejoindre Buenos Aires et continuer nos pérégrinations en Argentine, jusqu’à Ushuaia…