Where Is My Mind ? – 4

Citation de Marie du 17 février :
« C’est génial quand même, quand je feuillète le blog, que je vois le chemin parcouru. Et quand je passe des journées comme ça, à l’océan, à me dépenser le cul sur mon vélo : ben, je veux pas rentrer ».

Les essais de Romain :

Il y a le voyage, le mouvement. Sans cesse dans la découverte de nouvelles choses, mais cela a aussi pour conséquence d’aiguiser notre sens de l’observation, à nous donner l’envie de regarder par la fenêtre. Il nous faut apprendre à prendre le temps, le temps de se poser et profiter de la nature, des animaux, des plantes, s’émerveiller devant des choses que l’on ignorait avant.

Nous rencontrons différentes classes de voyageurs : les vacanciers puisque nous dépensons beaucoup de nos cacahuètes (dixit Marie) dans les visites des sites touristiques et prenons majoritairement les transports en commun, des étudiants qui profitent d’un break pendant ou après leurs études pour découvrir le monde. Mais aussi de nombreux voyageurs sur le long terme. Nous sommes un entre-deux. Une petite part de la population est plus nomade : ils décident de partir depuis leur pays avec très peu d’argent et de progresser en faisant du stop, de bosser au fur et à mesure dans des auberges, de vivre au jour le jour : une progression sans réelle date de retour, un voyage infini…

Pour des raisons budgétaires mais aussi pour changer notre mode de voyage, je rêve aujourd’hui de poursuivre le chemin au gré des voitures qui acceptent de nous prendre en stop, de m’arrêter un peu à un moment pour bosser en auberge, pour échanger et vivre cette vie-là, pour se poser quelque part et arrêter de courir. Mais l’envie de visites et de découvertes reviendra toujours par-dessus, c’est aussi le but premier de notre voyage. Les 30 ans arrivent rapidement mais nous nous sentons jeunes et ces travailleurs aventuriers nous donnent envie d’avoir à nouveau 20 ans et de repartir déjà au bout du monde (bien que nous ne soyons pas encore rentrés).

Devenons ce que nous rêvons d’être, des voyageurs qui prennent le temps, qui s’arrêtent à des endroits non prévus, avec de nouvelles rencontres impromptues, qui arrêtent de planifier pour un temps et se laisse porter par l’aventure.

Nous n’avons pas le temps de tout voir : le monde a tellement à nous offrir! Tant de nature, d’histoire que d’individualités ; à moins de décider de finir sa vie à voyager et espérer s’en approcher, il est impossible de tout voir, il faut choisir ou laisser la vie choisir pour nous, laisser les envies et les rencontres porter notre voyage.

Certaines lectures offrent des perspectives de voyages différentes, d’autres envies, des destinations nouvelles, de la marche, du vélo, de l’isolation à 2, pour se retrouver, reprendre une vie à deux. L’envie de prendre le temps me revient constamment, de me poser, mais se fait chassée aussitôt par l’envie d’aventure et l’esprit de découverte. Je suis schizophrène (dixit Marie).

Je ressens une nécessité d’évasion, de sortir des sentiers battus, de revenir aux sources du voyage, de rencontres, de confrontation à la difficulté, de communication, d’apprentissage de la vie !

D’ici quelques jours nous arriverons à 9 mois de voyage, et malgré toutes ces réflexions, nous parlons constamment du futur et de nos envies à notre retour… retrouver un cocon, un lieu de vie pour se (re)poser, y inviter nos familles et nos amis, retrouver un rythme « normal », une vie prête à accueillir de futurs enfants…

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