Numéro spécial Ça m’intéresse : les Andes centrales

Deux éminents scientifiques explorent le nord de l’Argentine, étudient minutieusement processus et comportements, tentent de nouvelles expériences…et vous font partager leurs avancées spectaculaires !

Toutes ressemblances avec une expérimentation d’ores et déjà reconnue, ou toutes énormités scientifiques dans cet article ne sauront faire l’objet de remarques de la part de nos confrères : nous demandons de l’indulgence et de la compréhension devant la « légèreté » de nos propos…

Nous arrivons à Mendoza dans la matinée. Le temps pour nous de trouver un hostel, de faire une sieste après ce long voyage de nuit. Nous voilà au cœur de la région viticole.
Nous découvrons une ville arborée et plaisante : les ruines jésuites de San Francisco, la plaza Pedro del Castillo, la plaza Independencia, l’aquarium où nous rencontrons Nemo, Doris, Jorge et les alligators, économisant le moindre mouvement sous ce soleil estival (si ce n’est les yeux qui roulent !).

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Mondialement connue, la région de Mendoza est la principale zone de production de vin d’Argentine (70%), avec 150.000 hectares de vignobles et plus de 1.000 caves. Située au pied de la cordillère des Andes, qui stoppe les vents humides du Pacifique, elle bénéficie d’un climat sec et très ensoleillé, avec une bonne amplitude thermique, à une altitude comprise entre 900 et 1.500 m. Elle nous ouvre les portes des secrets de la version argentine de ce doux breuvage que nous apprécions tant ! Encore faut-il savoir comment découvrir les panels locaux sans devoir acheter une bouteille à chaque fois… :)
Maipu, dans la région centrale, a, la première, développé des vins de qualité. Elle regroupe le plus grand nombre de bodegas, facilement accessibles, à quelques dizaines de km de Mendoza.

La viticulture en Argentine débute avec la colonisation espagnole vers le XVIe siècle, comme dans beaucoup de pays d`Amérique du Sud, avec des cépages locaux donnant au vin un gout rude et acide. Mais les moines franciscains importèrent rapidement les meilleurs cépages d`Europe.
En 1910, 80% de la surface viticole d`Argentine était plantée à partir de pieds français, principalement de Malbec.

De culture européenne, les argentins consomment près de 90 % des 15 millions d`hectolitres de vin produits (2005) ; initialement, les viticulteurs ont toujours privilégié la quantité, mais la volonté tardive d`exporter a permis une augmentation significative de la qualité.

Grâce à la faible humidité et l’altitude élevée de la plupart des régions où les vignes ont été implantées, celles-ci sont rarement attaquées par des insectes ou champignons ou autres maladies de la vigne (mildiou), comme c’est le cas en d’autres régions du monde.
Ici, un ingénieux système d’irrigation composé de canaux et de bassins permet aux vignerons d’irriguer ces plantations.

Les cépages blancs usuels sont le chardonnay, le sauvignon, le chenin, le viognier, le sémillon ou encore le pedro ximenez. Quant aux cépages malbec, bonarda, tempranillo et cabernet sauvignon, ils sont utilisés pour les vins rouges “premium” à Mendoza, ce qui représente 25 % de la production. Il y a une production moindre de cabernet/merlot, de variétés de pinot noir et de syrah, et 50 % de la production de la province se fait à partir des raisins indigènes criolla grande et cereza pour les vins de bas prix et de moindre qualité (vino tinto) destinés au marché économique local.

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Il est primordial de commencer la découverte d`une ville par un passage à l’office du tourisme ; Mendoza en compte 3 et il nous faudra passer par chacun d`eux afin de recueillir toutes les informations voulues ! « Mendoza, una ciudad maravillosa ! » : tel est le slogan du service culturel, qui cherche à inscrire sa cité dans le top 7 des villes les plus merveilleuses au monde. Pour cela différentes activités gratuites sont proposées, mais le nombre de place étant parfois limité, nous ne pourrons participer à tout !

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Notre première dégustation est gratuite, sur la place centrale de Mendoza. Les suivantes prennent place dans le petit village de Maipu, à quelques kilomètres de tramway de là.
Les prestations s’enchainent : dégustation et visite dans la grande bodega Lopez. Fondée il y a 113 ans, cette entreprise familiale garde une approche traditionnelle de la production de vin tout en utilisant les dernières technologies disponibles. Plus de 5 millions de litres sont stockés en futs de chêne, soit environ ¼ de la capacité de production. Chez Giols, nous visitons des installations s`apparentant à un musée, nous voyageons à travers le temps, parmi les fûts français (made in Nancy) qui meublent les grandes caves voutées… Nous ne manquons pas la visite de l’ancienne résidence des propriétaires, qui, à notre surprise, offre aussi sa dégustation à la fin de l’exposé (en espagnol !).

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Pour nous échapper de la ville, nous louons 2 bicyclettes et partons à la découverte des alentours. L’oliveraie de Pasrai, dont la récolte est entièrement vouée à la production d’huile d’olive extra vierge, de raisin, légumes séchés et de fruits, nous apprend que plus de 20 mille tonnes d’huile sont produites annuellement en Argentine.
Simple fabrique artisanale centrée sur la production locale, la fabrique d’huile d’olive produit également des cosmétiques, savons, crèmes hydratantes et crèmes lavantes pour le visage. Nous y  découvrons tous les secrets de l’élaboration de ces produits, divulgués par une employée multi-linguiste. Nous terminerons cette visite par une dégustation d’huiles d’olives accompagnées de pain, olives et tomates séchées, mmmh ! Nous achetons ! :)

Nous enfourchons à nouveau nos bolides et partons déguster chez Di Tommaso, tout en ramassant quelques carottes, abandonnées au sol par un paysan local. Cette petite exploitation familiale produit des vins plus proches de nos productions bourguignonnes, mais toujours moins bons !
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En fin de journée, nous avons juste le temps de reprendre quelques forces avec la visite et dégustation supplémentaire de l’oliveraie Laur. Puis nous rendons nos véhicules à la gomme usagée (nous avons roulé si viiiite !), et partageons un apéritif (naturellement composé de vin rouge) offert par le loueur. Journée désaltérante, qui se termine par la dégustation d’une bonne salade de carottes râpées, assaisonnée d’une délicieuse huile d’olive extra vierge à l’origan.

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Pour conclure cet épisode si “maravilloso”, les journées sont trop courtes pour déguster toutes les productions locales et heureusement que les oliveraies s`interposent entre les vignes, sinon on ne tiendrait plus vraiment debout (ni en scelle d`ailleurs) en fin de journée !

Du Nord-Ouest de l`Argentine à la Patagonie, le vignoble argentin se déroule sur 2.000 km, le long de la cordillère des Andes, à une altitude parfois record. Les régions vinicoles ne manquent pas d’attraits touristiques et la route des vins et bodegas constitue un excellent prétexte de visite.

C`est pourquoi nous décidons de continuer à remonter vers le nord en direction de Salta et de la vallée Calchaquíes, région viticole possédant le vignoble le plus haut du monde, à  plus de 3.000 m d`altitude.

Salta, la sexta ciudad más linda de Sudamérica (2012), où Carolina et Irina nous accueillent : pour les trouver, il nous a fallu beaucoup de ténacité (qualité très importante pour un bon scientifique, n’est-ce pas ?), plus d’1h de marche. L’une est prof à l’université. L’autre est danseuse de ballet : 2 belles jeunes femmes, super sympas.

Salta est une belle ville, ayant conservée ces bâtiments coloniaux : nous faisons quelques musées (nous retiendrons le Museo de Arte Etnico Americano, où deux fous -passionnés-, nous racontent, dans un langage franco-anglo-hispano-corporel l’influence des colonisateurs européens dans l’art sud-américain. Ça donne :
Marie, viens voir, come. C’est pour toi. This is for you. Los joyeles. Mira. Romain, mon ami. Escucha me. Look. C’est pour ta esposa. Si. Qu’en penses-tu ? What do you think ? Quieres ?
Entre autre…), flânons dans les rues piétonnes, visitons la cathédrale, assistons au défilé des corps militaires, salivons au marché central. Nous grimpons sur le cerro San Bernardo où nous profitons de la vue.

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Mais Salta, c’est avant tout un partage avec les filles : nous passons de belles soirées, entre nous, à dévoiler nos recettes de cuisine, à discuter de nos origines et nos cultures, de nos avenirs. A échanger sur le pays, la politique, la religion, etc.
Ce sont aussi de folles sorties -interminables- entre bars, discothèques, appartements. Ce sont de belles rencontres avec tous leurs amis, une invitation au traditionnel asado (barbecue). Notre séjour se prolonge…

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Puis, un jour, nous partons avec la promesse de se revoir à Paris début juillet.

Et tentons une nouvelle expérimentation…

Objectif :                                             Atteindre le Chili, San Pedro de Atacama

Matériel expérimental :                   Un feutre/un carton, une crème solaire/une casquette, un bon
bouquin, quelques snacks, patience et sourires (non optionnels)

Protocole (soit, la théorie) :            Il s’agit ici d’atteindre son objectif sans dépenser d’argent dans les
transports, en prenant aussi le temps de voyager, de vivre, et de
faire de belles rencontres. Pour cet essai, les opérants pratiqueront
l’auto-stop et développeront eux-mêmes une méthode de travail.

Variables mesurées :                        Avancement en km
Heures d’attente
Nombre de nuits passées
Taux d’énervement et d’incompréhension
Pourcentage de gratitude

Déroulement effectif de l’expérimentation :
Dans un bécher, nous versons Romain et Marie, et un peu d’eau distillée (car la température est élevée). Nous ajoutons les véhicules au goutte-à-goutte pour procéder au dosage, et atteindre la première ville : Cachi. C’est avec les conseils de la police, et la prise en charge dans 4 véhicules différents (!) que les intéressés arrivent, dans la nuit, dans ce petit village ravissant, via une route enchanteresse.

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Nous laissons reposer le mélange une journée, afin de profiter de l’air de la campagne. Au programme : cimetière, point de vue, piste d’atterrissage, maisons de terre, rivières, poussière, beaucoup de poussière, paysage de montagne et cactus (pas de Sylvie à l’horizon… ?), soleil, beaucoup de soleil. Chouette journée. De retour au village, confusion au magasin entre lacte, lata, latex et leche, mais nous réussissons finalement à nous faire une bonne purée mousline, dont nous passerons ici l’explication de l’étonnant phénomène de gonflage de la fécule.

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Le jour suivant, le mélange évolue mal : trop basique probablement. Et surtout, trop peu de réactif.  Les voitures en direction de San Antonio sont très rares. Quand, finalement, le bus passe : nous décidons de l’ajouter à la solution. Avec 25 pesos chacun, nous atteignons La Poma. Ici, en fait, en plein désert, les possibilités d’interactions entre les éléments, pour aller à San Antonio, sont encore diminuées.

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Mais nous rencontrons Pepe, catalyseur et tenancier de l’unique auberge. Il s’occupe de nous, téléphone à droite à gauche à la recherche d’un véhicule pour le lendemain, nous fait un prix sur la chambre (car nous sommes à sec, et il  n’y a aucune source par ici), cuisine même pour nous nos propres aliments. Bref. Merci Pepe. Nous rencontrons Yohan, le breton, d’une valeur optimistique importante pour le couple Romain-Marie. Lui montera le col de San Antonio à vélo, pfiou !
Le lendemain. Finalement pas de véhicule. Nous plaçons alors le mélange au croisement des deux seules routes de la région et augmentons la température. Et attendons. Le mélange finit par cramer…1 voiture toutes les 2 heures, n’allant pas dans la bonne direction. Après 5h d’attente, juste avant pétrification du mélange, et retour sur Salta (concluant notre expérience par un demi-échec) : une voiture arrive !!

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Santiago et Andrea, deux acides forts argentins, nous prennent, enfin ! La solution est étriquée à l’arrière, avec ses sacs sur les genoux, mais elle se liquéfie rien qu’à la joie d’atteindre San Antonio ! Nous suivons une petite route de montagne montant à 4895m, cabossée, non goudronnée. Surchargés…
Le début d’une épopée : immense flaque à la profondeur inconnue, passons. Crevaison. Roue de secours. Passage de rivière caillouteuse. Profonde. Une fois. Deux fois. Ok. Travaux sur la route. Attendons. Poussière. Rivière. Trop d’incertitudes : déchaussons, traversons pied nus. Eau glacée. Trois fois. Quatre fois. Maintes et maintes fois. Sacs lourds. Petites étoiles dans nos yeux (toujours pas mangé). Route fermée pour cause de neige. Outrepassons. Embourbement. Poussons. Lacets serrés. Route pentue.
Et voilà le col ! Incroyable ! Nos prières sont exaucées (oui, bien que ce ne soit pas très scientifique, nous avons dû faire appel à Dieu). Les paysages sont époustouflants…

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Nous arrivons à San Antonio et trouvons une hotte chauffée et stérilisée, afin de se stabiliser. Aaaaaaaaah. Le soluté repose une nuit entière.

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Ayant raté une belle opportunité de transport suisse jusqu’au Chili, nous restons une journée supplémentaire pour découvrir cet immense viaduc dont tous les guides parlent. Nous suivons les rails du train pendant des heures, qui me semblent interminables. Le souffle est court. Je vacille. L’altitude se joue de moi et nous nous en retournons au village, sans avoir pu admirer l’ouvrage d’art. J’ai besoin de repos.

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Le soir-même, afin de prévoir la suite de l’expérimentation, nous démarchons l’office du tourisme, la police, la station-service, les hôtels, pour trouver un transport…mais rien… nous placerons donc à nouveau le mélange en bord de route, avec un agitateur d’espoir cette fois, qui évitera ainsi toute précipitation et solidification (ou enracinement, si vous préférez).

Au lever du jour, dans le froid, nous attendons déjà. Le marqueur a chauffé sur notre pancarte, pourtant il n’y a aucune voiture. Quand, vers 11h, un camion, bringuebalant, nous prend ! Merci.
Au croisement de la route 52, après un bon déjeuner qui nous donne le sourire, un 4X4 nous charge : il ne nous promet pas le Chili, mais Susques (dernière ville avant la frontière). Nous prenons. En route, nous développons une hypothèse annexe sur les salines (Salinas grande) à l’aide de clichés pendant la pause maté du pilote. Comme quoi, une expérience en appelle toujours une autre ! :)

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Arrivés à Susques, la motivation flanche quand nous apercevons de nombreuses solutions sur le bord de la route : toutes de couleurs différentes, certes, mais avec la même composition principale. Ces solutions utilisent l’effet des jongleries, de la guitare, avec un soupçon de crasse, pour attirer le transporteur…mmh. Nous avons nos chances : nous restons donc là quelques heures. Hélas, sans succès : les véhicules sont très rares.
Mais le moral est tout de même bon à la fin de la journée. Nous ne souhaitons pas participer à la veillée improvisée par nos concurrents, qui dormiront à la belle étoile, et nous trouvons plutôt une auberge. Sympathique petite petite dame. Tour du village et recherche de transport sans succès.
Nous dormons bien.

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Très tôt, nous nous postons près des autres échantillons déjà en place dans la centrifugeuse (il a dû faire un peu froid cette nuit…).
Après une demi-heure d’attente, un camion flambant neuf dépose un auto-stoppeur. Les concurrents s’approchent et sont retoqués. Nous sommes appelés. Oui ? Oui ! Nous allons à San Pedro. Oui, nous ne sommes que deux. Oui, nous sommes propres et sympas. Oui !
C’est donc Gustavo qui nous permet de franchir la frontière (ce fut long…). Gustavo, c’est un mélange de Seb et de Roby : il conduit des gros camions et il écoute de la techno à fond J . Sinon, brésilien, père de 2 filles, tatoué, mâchant des feuilles de coca à longueur de journée, fumeur. Drôle, sympa.

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L’expérimentation se termine à San Pedro de Atacama en début d’après-midi, avec une belle solution, fatiguée mais stable. Heureuse d’avoir réussie.

Calculs et résultats :
Les calculs réalisés lors de cette expérience, dont nous vous éviterons les développements, permettent de conclure qu’au lieu de prendre un transport inintéressant entre Salta et San Pedro de Atacama (10 heures, 50 euros par tête), l’utilisation de l’auto-stop (6×24 heures, 70 euros par tête, logement compris) nous aura permis de rencontrer des locaux, de voir du paysage (et pas le plus moche !), de découvrir des lieux improbables, où, d’après nos statistiques, peu de touristes s’arrêtent.
Du coté des automobilistes, nous constatons que les touristes ne prennent pas les auto-stoppeurs (merci l’entraide !). En moyenne, 1 auto sur 10 s’arrête mais :
– elle s’arrête pour te dire qu’elle n’a pas de place…
– elle s’arrête pour t’indiquer un meilleur endroit ou faire du stop…
– elle s’arrête pour te dire qu’elle ne va pas ou tu souhaites aller…
– parfois, elle s’arrête pour te prendre !!
Nous calculons un faible écart-type sur les transporteurs qui s’arrêtent effectivement.
La pertinence de l’expérience est ici acquise, sa reproductibilité dépend quant à elle fortement du taux de véhicules sur les routes choisies. Il peut être bon de se renseigner préalablement.

Conclusions :
En conclusion, nous trouvons cette expérience réussie, aboutissant à de beaux résultats !

 

Déposés à San Pedro de Atacama, nous trouvons un hostel dont les lits superposés pourraient te donner le mal de l’altitude tellement ils sont hauts…
Nous faisons le tour des agences de voyages qui envahissent le village, entre les restaurants à touristes, les bars et les magasins de souvenirs.
Le désert d’Atacama, coincé entre la fosse d’Atacama et la cordillère des Andes, nous ouvre ses portes et ses mystères : le désert le plus aride au monde, avec seulement quelques mm de pluie par an…répartis sur moins de 10 jours. Chaîne de volcans culminants à 6000 m (aujourd’hui endormis), lagunes d’eau salée, geysers, rocs et vallées encaissées.

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Nous effleurons les limites de la physique ici en nageant (enfin, barbotant, car il est très difficile de nager !) dans la laguna cejar, où notre corps est porté en surface ! Nous flottons vraiment ! Mais pourquoi ?
Considérant la salinité (S) d’un échantillon d’eau de mer comme étant proche de 35, soit 35 g/kg, et en supposant notre source d’information exacte (ou proche de la vérité…), nous pouvons calculer la salinité (S’) de l’eau de la lagune avec ce simple rapport : S’ = 7xS. Notons que c’est l’augmentation de la masse volumique de l’eau qui permet de faire flotter notre corps.
Précisons par ailleurs que l’eau est froide, plutôt très froide ! :) Et qu’il n’est pas conseillé d’y rester trop longtemps : l’eau salée est assez corrosive !
Pour nous remettre de nos émotions intenses, un apéritif nous est servi avant de continuer nos explorations : prospections pétrolières dans lesquelles nous nous rinçons du sel, coucher de soleil sur le salar d’Atacama : nous vivons même cette incroyable expérience de recevoir quelques gouttes de pluie ! Dans le désert, oui !

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Notre deuxième excursion nous permet d’observer au petit matin les geysers de Tatio. Les -10 degrés initialement prévus ne seront pas ressentis, car il a neigé et les températures se sont radoucies.  Les geysers bouillonnants fournissent tout de même leur dose de vapeur d’eau soufrée ! Pendant que notre lait chocolaté réchauffe dans l’eau à 110 degrés, prenons le temps d’expliquer ce qu’est un geyser, en faisant le tour du site :
Dans cette région volcanique, l’eau souterraine se réchauffe au contact d’une structure rocheuse, elle-même réchauffée par du magma en fusion. Le bouillonnement de l’eau provoque alors une pression telle que les vapeurs et les jets d’eau ressortent en surface, via des tunnels en roches dures, localisés.

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Une fois notre petit déjeuner dégusté, nous partons nous baigner dans les eaux naturellement chaudes de la rivière…des termes en pleine nature, c’est délassant et dépaysant ! Romain s’initie même aux masques de boue faciaux (pour avoir une belle peau…sous sa barbe… :) ).

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Sur le chemin du retour, nous visitons le village de Machuca qui nous permet de goûter la viande de lama et passons par une oasis avant de rentrer.

Au village, nos soirées sont bien occupées avec Quellian, Aurélie, François et Pascaline, voyageurs franco-belges forts sympathiques avec qui nous dégustons, encore et toujours, quelques breuvages locaux ! Rien de bien scientifique :)

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Élargissons notre champ de vision. Parlons de l’Altiplano. L’Altiplano, c’est l’une des plus hautes plaines géologiques du monde (après le Tibet), qui s’étend sur le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et le Chili, et où l’eau s’est invitée à l’époque pléistocène : on l’appelait alors le lac Ballivián. Le lac Titicaca en est une rémanence actuelle, tandis que le salar d’Uyuni (lac de sel) est une démonstration de son assèchement.

Pour découvrir les différentes facettes de la région, nous nous offrons les services d’un technicien-chauffeur local, Wilson, qui nous guidera pendant 3 jours, en 4X4 Toyota Landcruiser. Par ailleurs, pour nous assister dans nos recherches, nous engageons 4 jeunes stagiaires : Joe, Will, Charles et Norah. Du haut de leurs 19 ans, leur soutien s’avère inégal : nous devrons leur enseigner beaucoup de bases scientifiques, de théorèmes classiques et de lapalissades. En contrepartie, ils seront bien productifs lors des moments de trêve.

Exemple de Lapalissade, ou pas : les flamants roses sont roses, car ils mangent des aliments qui rendent leurs plumes roses.
Euh…nous laissons à nos confrères le soin de faire une thèse à ce propos, car nous ne détenons pas vraiment la réponse. Et nos observations sur le terrain ne nous permettent pas de conclure…

Nous commençons par les lagunes salées : blanco, verde, colorado. Leurs couleurs dépendent des minéraux et des algues présentes. Quelques-unes d’entre elles nous offrent des couchers de soleil incroyables, peuplés de flamants roses.

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Ce road trip, c’est aussi l’observation de la faune et de la flore, qui habitent imperceptiblement le désert : lama, vicuna, renards, lièvres. Quelques arbustes et quelques mousses, servant de combustible, habillent les pieds des vieux volcans.

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Le désert de Dali, les arbres de pierre sont aussi caractéristiques. Le vent a façonné ici les roches pendant des millions d’années.

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Pratiquement, c’est l’isolement : des paysages désolés mais somptueux toute la journée, jusqu’à trouver un hôtel à touristes (parfois en sel). Ici, afin d’économiser l’eau, nous ne nous douchons pas. Conditions extrêmes J Ce sont de longues heures de jumping à l’arrière du 4X4, ce sont des musiques, des pause-thés et des pique-niques partagés à l’arrière du Toyota.

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Puis, c’est enfin le salar d’Uyuni, au lever du jour : une étendue de sel à perte de vue. Blanc, immaculé. L’isla Incahuasi est coquette, avec tous ses cactus, là, en plein milieu.
Pourquoi le salar est-il l’endroit idéal pour faire des photos insolites ?
–  Et bien, parce que rien, dans le champ de vision ne permet d’établir la profondeur de l’image. Sans référenciel dans l’immensité blanche, les rapports d’échelle n’existent plus.

Pourquoi le salar est-il l’endroit idéal pour faire des photos classiques ?
– Et bien parce que rien, dans ta photo, ne permet de la distinguer de celle des autres touristes, si ce n’est ta trombine.

Et voilà le résultat :

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Nous retrouvons peu à peu la civilisation : les maisons, les locaux à vélo, les champs de quinoa. Le musée de sel, la statue du Dakar (il n’est pas nécessaire d’être érudit pout comprendre d’où proviennent les investissements dans la région !). Les marchés artisanaux. Puis Uyuni, ville en périphérie du désert, peu intéressante. Si ce n’est qu’elle nous offre nos premiers mets boliviens, pour quelques centimes seulement ! Et un curieux cimetière de trains.

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Il nous reste encore une expérience à vivre ! Nous partons à Potosi où nous taquinons les nuages: dressée à 4070 m d’altitude, c’est l’une des villes les plus hautes du monde !

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Toute la communauté scientifique (et surtout cupide) espagnole est présente : ancienne colonie au pied du Cerro rico, comme son nom l’indique, la montagne regorge de minerai : l’argent coule ici à flot, depuis 1545. Tout est d’argent : des poignées de porte aux pots de chambre en passant par les vêtements brodés. La ville est riche. Les habitants… moins…

Avant de débuter notre immersion au cœur des mines, nous visitons la casa de la moneda, l’endroit où ont été frappées les pièces espagnoles pendant de longues années, avec la participation forcée d’indigènes, de nègres, de prisonniers et d’ânes. :)
Oui, Messieurs-dames. Des ânes. Des ânes qui, face à une mortalité dramatique, étaient importés d’Europe par milliers pour faire fonctionner les lourds mécanismes de bois. Quelle hérésie, nan ?

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C’est à Potosi que nous montons l’expédition « les mines ». Pour entrer dans le cœur de l’enfer, la préparation est longue et nous nécessitons des encadrants compétents, et avisés. Nous prenons grand soin à choisir notre agence, car le danger est réel. Si l’on considère qu’une agence s’appelant Koala peut être spécialisée dans la visite des mines au sud de la Bolivie, alors…nos inquiétudes sont levées.
L’équipe, constituée de 6 opérants se met en route en début d’après-midi. Les rôles de chacun sont préalablement définis : 1 banquier français pour comprendre les nœuds financiers de l’organisation, une jolie hollandaise pour divertir les mineurs, 1 barbu pour absorber le maximum de poussières en suspension dans les galeries, grâce à sa pilosité généreuse, 1 stressée pour poser les questions les plus lugubres au moment le plus opportun, et 2 tchèques dont nous ne comprenons pas la présence : ils sont fous. Craqués. Dangereux.
Sur ce, nous nous équipons : sur-pantalon, veste, bottes, casque, lampe frontale.
Nous passons au marché des mineurs afin d’acheter quelques présents pour les travailleurs (qui nous attendent au tournant) : sodas, alcool, cigarettes, feuilles de coca. Les tchèques achètent de la dynamite.

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Nous visitons l’usine d’exploitation : les éminents scientifiques que nous sommes ne comprennent rien au processus chimique permettant d’extraire l’argent de la roche après concassage. Il en ressort que de minuscules gouttes d’argent se retrouvent emprisonnées dans les bulles d’air produites par l’émulsion. En ajoutant de l’eau à cette mixture, les produits chimiques sont lessivés et l’argent coule au fond de la fosse…après assèchement, l’argent est récupéré et mis en sac pour l’exportation.
Nous apprenons que les mineurs sont payés au poids et à la qualité de leur récolte : pas de salaires fixes. Ils s’organisent en coopérative. Travaillent par équipe de 2 à 5 personnes, non-stop 24/24, 7/7 en roulement.

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Le moment crucial approche, le bus nous hisse vers l’entrée de la galerie, nous permettant d’entrer dans les entrailles de la montagne, protégée par la déesse de la montagne, Cochamama. En revanche, dans l’obscurité de la mine, c’est bien du diable qu’il est question : celui-ci est honoré chaque premier vendredi du mois pour une production de minerai prospère et sécuritaire ; avec une cigarette, des cotillons, de l’alcool comestible à 96 degrés (pour l’expérience, nous avons gouté !). Il est remercié chaque fin de mois de la même façon. Ces incantations, sans aucun fondement mathématique, ne peuvent être considérées comme efficientes ! L’année passée, 35 travailleurs ont péri dans l’exercice de leur fonction. Nous aimerions, dans notre rapport, leur prévoir un plan d’investissement, pour tenter d’améliorer, ne serait-ce qu’un peu, les conditions de sécurité.

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Nous entrons. Les charriots remplis de minerai pèsent 2 tonnes. Ou plutôt, devrions-nous dire la masse de ces charriots est de 2 tonnes : ils suivent de vieux rails et sont poussés par la force de 3 mineurs. Prenant en compte l’accélération de la pesanteur, la vitesse donnée au charriot, la courbure des rails, et tout ceci évoluant dans un référentiel sous-terrestre, ça donne : qu’à chaque passage, on entend crier au loin ! Et il faut réagir vite, courir et plonger sur un bas-côté légèrement élargi de la galerie. Tu veux être rapide, et tu veux te plaquer au maximum contre la paroi, car si le charriot déraille, ou penche un peu trop, tu ne veux pas que ton pied soit dans le coin…

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Nous nous enfonçons plus profondément dans le sombre tunnel, plus ou moins haut, plus ou moins large. Parfois nous marchons dans la boue. L’air est encore respirable, l’oxygène est naturellement présent. Ce n’est pas comme sur les sites que nous visitons au cœur de l’enfer : ici les forages pour positionner la dynamite ou le concassage des cailloux à la pioche produisent une poussière aveuglante et étouffante! Par ailleurs, chargée d’arsenic.
Notre souffle est court, l’adrénaline nous permet de nous contorsionner et de grimper dans des tunnels minuscules pour rencontrer les mineurs. Nous rampons parfois. Les bruits d’explosion, au loin, rythment notre progression.
A un moment, le tchèque propose que nous éteignions tous nos lumières, pour voir…
Euh… non.
Nous échangeons un peu avec les mineurs : de 20 à 48 ans, pour ceux que nous avons rencontrés. L’un d’eux a commencé à 7 ans. Salaire moyen 400 bolivianos par semaine, soit environ 40 euros. Mais c’est très aléatoire, évidemment. Pas de couverture sociale de santé, à moins de devenir membre (soit, un investisseur, dans le  matériel) après 5 ans de travail dans la mine: 30 % des mineurs sont membres.

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Bien que notre collègue tchèque souhaite que nous vivions une explosion en direct, nous prenons le chemin du retour et apercevons enfin la lumière après 2 heures de course !
Vivants.

Notre participation à l’effort scientifique pour mieux appréhender les mystères de la nature dans cette partie du monde s’achève ici. Nous partons pour Sucre.
Des études approfondies pourraient être entreprises, notamment sur la fécule de pomme de terre. Mais on peut déjà dire que cette expédition vale un Potosi ! (expression en espagnol comparable à « ça vaut son pesant d’or ! »).
La tectonique des plaques, qui a permis en ces terres l’orogenèse de la splendide cordillère des Andes, résulte encore aujourd’hui, en une activité volcanique et sismique intense, comme vous avez pu le constater dans les informations ! Cependant, aucun membre de l’équipe scientifique n’a été blessé, ni aucun matériel technologique de pointe n’a été endommagé lors de nos expérimentations. La région reste un concentré de phénomènes naturels rares, idéale pour initier et éduquer les plus jeunes !

 

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