Beijing

Pour rejoindre Pékin depuis Oulan-Bator, nous avons à nouveau pris le train : le transmanchourien, donc.
Je vous passerai les détails pour cette fois-ci (quelle chance   ).
En revanche, nous ne pouvons résister à l’envie de vous préciser que l’écartement entre les rails étant modifié à la frontière, nous avons assisté au changement des boggies du train : chaque wagon est soulevé par 4 énormes vérins (avec nous à l’intérieur !!), à environ 2.00 m de haut, afin de remplacer les « roues » du train.  Le procédé prend environ… 2h… (sans parler de l’habituel passage administratif)…un vrai voyageur sait être patient…

Nous arrivons à Pékin en début d’après-midi. La première impression est très bonne : la ville semble pleine de vie, de couleurs, de musique, d’odeur (ça nous change d’Oulan-Bator).

L’hostel ou nous logeons pour 8 jours est fort sympathique, situé en centre-ville, à quelques pas de la cite interdite, dans une grande hutong animée ; il profite aussi d’un bar-restaurant agréable.

Beijing est une immense capitale, 22 millions d’habitants, desservie par une dizaine de lignes de métro (1 trajet coute 2Y, soit 25 centimes, prix unique, ce qui facilite grandement la découverte).
Au cœur du centre-ville trône la cite interdite (accès limite à l’époque -construction vers 1400- aux dynasties impériales-les Ming et les Qing) : c’est un ensemble d’édifices cérémoniels (pavillons) sur 72 hectares ayant chacun leur fonction (cérémonies avec les ministres, accueil des participants aux cérémonies, recueillement avant cérémonie, habillement de l’empereur, appartement de l’impératrice, pavillons des concubines, etc…), parfois reconvertis en petits musées (porcelaine, jade, bronze, etc…).

La cite est cernée par un cours d’eau artificiel mis en place pour des raisons esthétiques, mais aussi pour protéger la cité (majoritairement faite de bois) du feu. Nous nous promenons pendant quelques heures, avec un audioguide difficile à manier : le site est immense et impressionnant par sa couleur ocre-rouge. Il est aussi bondé de touristes, mais nous parvenons à déambuler dans quelques endroits vierges et reposants, ou les lotus et les petits ponts de bois et de pierre ont repris le pouvoir sur la foule…

Au sud de la cité interdite, l’imposante place Tiananmen raconte l’histoire communiste de la Chine. La place a été réaménagée par Mao Zedong (son portrait figure sur une des portes d’entrée de la place). Côté sud, la porte du Devant est un vestige du mur d’enceinte qui entourait l’ancienne cite intérieure. Au centre de la place, on trouve le mausolée ou Mao est « conservé » (nous n’avons pas retenté l’expérience, Lénine nous aura suffit  ) et le monument aux héros du peuple (obélisque). La place est immense et aussi surchargée de touristes. Pour y entrer, il faut obligatoirement passer un contrôle de sécurité, un peu comme à l’aéroport (c’est pas ailleurs le même contrôle des que l’on rentre dans le métro).

Nos visites se sont poursuivies avec les nombreux parcs, temples et lacs de Beijing. Nous nous sommes ainsi promenés au Summer Palace (sorte de résidence secondaire de l’empereur…), le temple du ciel, Beihai Parc, Jingshan Parc, l’ile de Jade, etc. Ces lieux sont de manière générale, reposants, un peu plus frais : ils possèdent tous un ou deux temples aux couleurs ocres, avec un buddha, et un plan d’eau qui apporte sérénité. Ils permettent aussi de s’élever en hauteur afin d’offrir de jolies perspectives sur la ville et sur les toitures de la cité interdite.

 

 

Dans les grands classiques, nous partons en expédition sur la grande muraille de Chine, à Jinshanling, 120 km au nord-est de Beijing (3h de bus).
La muraille s’étire sur plus de 7000 km de la mer de Bo jusqu’au désert de Gobi. La construction originelle date de 200 avant JC. et fut édifiée pour se protéger des nomades mongols notamment. Elle fut de nombreuses fois laissée à l’abandon puis rénovée, prolongée, par des milliers d’ouvriers, principalement des prisonniers. Elle servait aussi à l’acheminement de matériels à travers les zones montagneuses et à signaler, par des signaux de fumée, l’arrivée des ennemies jusqu’à la cité interdite.
Le site que nous avons choisi de visiter est un site peu fréquenté par les touristes, et ou le mur est seulement en partie rénové. Il faut donc aimer la grimpette et être bien chaussé !
Faut dire, aucun regret. C’était superbe, même sous un soleil de plomb pareil !

Nous avons commencé l’ascension vers le mur à 10h30. On se retrouve rapidement devant des montagnes splendides, très peu dénaturées par l’homme. Le mur défile sous nos yeux à travers les montagnes, on monte, on descend, on déroule environ 10 km aller-retour en 2h30. Nous perdons beaucoup beaucoup d’eau…mais avions prévu le coup ! Quelques vendeurs sont aussi disséminés le long du mur, ils vendent de l’eau, des glaces et attendent les quelques touristes. Les familles chinoises immortalisent leur venue avec de nombreuses (très très nombreuses) photos d’eux. Pour nous, je dois dire que c’est plutôt le paysage que nous souhaitons garde en mémoire (plutôt que nous deux bouilles cramoisies et trempées… ! Mais on vous met quand même un extrait )

 

De retour à Beijing, nous nous intéressons aussi à l’architecture plus moderne, notamment : le célèbre site des jeux Olympiques de 2008 : le stade, appelé « nid d’oiseau », la piscine olympique Aquacube, l’immense esplanade ! Les vestiges des jeux olympiques sont toujours là : les vieux rubans de 2008. Par ailleurs, nous noterons la plus grande gare au monde (South Railway Station of Beijing), la TV Tower et son mépris des lois de la physique, les grands immeubles de verres du quartier des affaires, qui dénotent fortement avec le centre historique.

Dans le genre contemporain, nous visitons aussi le site 798 Art Gallery, à 25  minutes de bus du centre-ville. Cet ancien site industriel est une expression de l’art contemporain chinois sous toutes ses formes : sculptures, tableaux, dessins, objets d’art, coraux, ombrelles faites main, soie, design, etc.

Nous finissons notre expédition chinoise au musée national de Chine, en plein cœur du centre-ville. Dans un bâtiment ultra moderne et imposant, toute la chine s’expose gratuitement pour tous (bon…après tout de même de multiples contrôles de nos sacs, pour vérifier si nos ombrelles n’étaient pas des sabres, on sait jamais…). Faute de temps, nous avons seulement parcouru quelques salles : la Chine ancienne, du paléolithique a la dynastie Qing, une salle de peintures représentant toutes Mao, la présentation de nombreux cadeaux offerts par les différentes nations à la Chine, afin de démontrer les bonnes relations internationales du pays : et notamment l’engagement de Mao Zedong pour améliorer les relations franco-chinoises. Entre autres salles…nous aurions aimé en profiter un peu plus…

 

Hormis tous ces sites incroyables, neufs, beaux, à l’image d’une Chine moderne, nous adorons nous promener dans les hutongs. Historiquement, le « commun des mortels » habite dans ces étroites ruelles, autour de la cite interdite. Elles sont toutes aujourd’hui très différentes et méritent l’attention des voyageurs. Il est agréable de s’y perdre : on comprend mieux la vie des chinois, qui logent parfois dans une toute petite pièce, qui fait magasin, cuisine, chambre pour plusieurs personnes. Dans ces ruelles, ou les voitures souvent ne peuvent passer, les vélos, motos et pousse-pousse (tous souvent électriques) klaxonnent sans cesse pour se frayer un chemin à travers les passants, les vendeurs ambulants, les marches, le linge qui sèche ou encore les joueurs de carte/palais. Les toilettes publiques sont partout : l’assainissement est regroupe dans ces quartiers, mais l’accès à l’eau (pas vraiment potable, tout le monde boit de l’eau en bouteille) semble privatisé.

Les vendeurs ambulants sont partout dans la capitale, ils nous vendent de l’eau et des glaces principalement, afin de supporter la chaleur étouffante. D’un instant à l’autre, et suivant le temps, ils peuvent vendre des parapluies, des cerfs-volants, des rubans colorés qui volent au vent, des petits pains frits, des brochettes de viandes, des fruits frais, etc. On trouve tout dans la rue.

Nous retiendrons aussi ces petites et grandes rues ou les lanternes, de nuit, créent une atmosphère toute particulière, qui nous rappelle les clichés chinois. N’empêche que, quand on est au cœur de ces rues lumineuses, le spectacle est étonnant.

Nous déambulons aussi dans de nombreuses rues commerçantes a la recherche d’un épilateur (mais les chinoises ne s’épilent pas ?), dont la célèbre rue Wangfujing ou les dernières inventions high-tech côtoient les boutiques de baguettes et de thé.

En terme environnemental, c’est assez incroyable de voir, suivant les jours, le brouillard de pollution qui investit complètement la ville ! Pourtant, en plein centre, beaucoup de trajets sont parcourus avec des véhicules électriques. Mais les extérieurs regorgent d’industries polluantes, qui, avec la chaleur quotidienne, créent une atmosphère difficile à respirer. Durant notre séjour, seulement 2 averses monumentales auront eu raison de nous en fin de journée : elles permettent finalement de mieux respirer et de libérer la ville de sa brume…

Par ailleurs, nous sommes obligés d’en arriver à la comparaison : le touriste chinois en France n’arrive pas à la cheville du touriste chinois en Chine… : désorganisation, bousculade, cris, interjections permanentes, coups de parapluie (indifféremment sous le soleil ou sous la pluie) photos multiples (euh…par ailleurs, on nous demande souvent des pause-photo avec les enfants…aussi, ils posent quelques questions à leurs parents, du genre, pourquoi ils n’ont pas les yeux bridés et un nez fin ?), il faut le vivre… !!

Notre aventure à Pékin se termine après une semaine de découverte et de dépaysement. La ville est si grande et la culture si différente qu’il nous aura bien fallu une semaine pour s’imprégner du pays. Nous partons maintenant au Japon : le choc de deux mondes : nous nous préparons

Nous abandonnons notre Lonely Planet dans la bibliothèque de l’auberge, pour de futurs voyageurs… petite émotion…